15. Vilin, souvenir 1
Lieux N° 15
Août 1969
22 août 1969
Vers 14 h
Moulin d’Andé
La rue Vilin
Je crois que je ne suis même pas né rue Vilin, mais, non loin, rue des Pyrénées (dans une clinique ? un hôpital ? un dispensaire ?). Je ne sais même pas si la rue Vilin est dans le 19e ou dans le 20e ; j’ai longtemps pensé que c’était dans le 20e, mais mon acte de naissance dit, si mes souvenirs sont exacts, « Paris 19e » ; peut-être suis-je né rue des Pyrénées dans le 19e, mais que, quand même, la rue Vilin est dans le 20e1.
En principe, j’ai vécu rue Vilin de ma naissance – mars 1936 – à ma huitième ou neuvième année, 42 ou 43, époque à laquelle je suis parti à Villard. En fait, il semble que ce soit plus compliqué2.
1°) – Je faisais, m’a-t-on dit, des séjours plus ou moins longs, mais relativement fréquents, chez ma tante Esther, ou bien rue du Colonel-Bonnet, ou bien avenue de Lamballe (?), les deux endroits étant assez proches l’un de l’autre, tous les deux dans le 16e, vers Passy, et demeurant pour moi confondus dans une même absence de souvenir. Lili3 m’a dit récemment qu’elle m’a appris à faire du vélo et que je poussais d’intenses cris de frayeur ; je ne me souviens d’aucun des deux endroits4.
Par contre, je garde le souvenir d’avoir, beaucoup plus tard, apprécié un dessin humoristique (sans doute vers 12-13 ans) mettant en scène deux poulbots (je crois avoir, à l’occasion, appris le sens et l’étymologie du mot) dont l’un disait à l’autre : « pour les grandes vacances, je vais descendre chez ma tante à la République » (ou à l’Opéra, ou à Passy, etc). En y repensant aujourd’hui, je me dis qu’un tel esprit n’a plus aucun sens et, me demandant même s’il pouvait en avoir un vers 48-49, époque à laquelle je crois avoir vu ce dessin, je finis même par croire que j’ai pu le découvrir dans une revue d’avant-guerre (par exemple L’Illustration) dont des collections dépareillées traînaient aussi bien rue de l’Assomption qu’avenue Junot (où tout ce souvenir me semble devoir prendre place) ou même qu’à Druyes chez la mère de Paulette5, revue dont les chocolats présentés à profusion dans des publicités me faisaient venir l’eau à la bouche et me semblaient le comble du luxe. En tout cas, cette idée de vacances dans un quartier chic, de descente d’un quartier misérable vers un quartier bourgeois m’était familière ; j’aurais pu être ce petit poulbot, de même que, pour ressusciter une autre histoire à la fois familière pour moi et totalement démodée aujourd’hui, j’aurais pu être ce petit garçon épatant ses copains en leur racontant qu’il est un jour monté dans l’automobile de son oncle.
2°) – Pendant toute la durée de l’Exode (mais combien de temps dura l’Exode ?), je fus envoyé « à la campagne », en Normandie peut-être ? chez une paysanne ? Je crois me souvenir que les Allemands arrivèrent un jour, ou plutôt traversèrent le village où j’étais réfugié, et que ma nourrice (il est possible que ç’ait été une nourrice, mais a-t-on encore une nourrice à 3-4 ans ? ça m’étonne) m’ait caché entre un matelas et un traversin.
Un fait plus probant me permet d’affirmer que je fus : soit envoyé en nourrice, soit caché pendant l’Exode. C’est une photo, aujourd’hui perdue6, à moins qu’elle ne soit restée dans les archives d’une conne de journaliste de Paris-Match, me représentant tout bambin aux commandes d’une somptueuse automobile (rouge : la photo est en noir et blanc, mais ces automobiles sont toujours rouges ; d’ailleurs, ma tante, qui sans doute me l’offrit, croit se souvenir qu’elle était rouge). Je ne me souviens pas de la nature du terrain sur lequel j’évoluais ainsi mais il est plus que probable que c’était une cour de ferme. Il est vrai que la cour de la rue Vilin pouvait offrir quelque analogie avec une cour de ferme7.
Ce problème de garde ou de nourrice reste à résoudre. Après la mort de mon père, ma mère continua de travailler (comme ouvreuse de cinéma ? mais certainement pendant quelque temps – un temps très court, d’après une attestation que j’ai demandée et obtenue voici quelques années – comme ouvrière chez Jaz8). Je pouvais, bien sûr, être gardé dans la journée par :
– mes grands-parents maternels, au 1 rue Vilin (j’y reviendrai)
– ma tante Fanny, sœur de ma mère (elle devait avoir 13 ans)
– mes grands-parents paternels (au 24).
Je crois qu’ils furent tous déportés très tôt, sauf ma grand-mère Rose qui parvint à se réfugier à Villard. Il est possible que pendant toute cette époque, je sois resté à la campagne9.
3°) – Il n’y a pas un seul lieu rue Vilin, mais deux : le 23 (je crois me souvenir maintenant que c’était le 24 ; j’ai longtemps cru que c’était le 7), où vivaient, si je ne m’abuse, mes grands-parents, mes parents et moi ; c’était au rez-de-chaussée (en fait c’était une sorte de loge de concierge) ; et le 1, à je ne sais quel étage, où vivaient mes grands-parents maternels et leur fille Fanny. Il est probable que je partageais mon temps entre l’un et l’autre de ces lieux10.
Même compte tenu de ces diverses particularités, il reste inconcevable que je n’aie aucun souvenir de la rue Vilin où j’ai dû pourtant passer l’essentiel des sept (ou six) premières années de ma vie ; j’insiste sur cet « aucun » ; cela signifie : aucun souvenir des lieux, aucun souvenir des visages. L’énumération qui suit est une énumération de phantasmes, petites scènes mi-réelles, mi-inventées (ou bien : les unes un peu réelles, les autres totalement inventées) dans lesquelles j’apparais (comme bébé, bambin, enfant, sans corps ni visage définis) au milieu d’êtres sans visages, comme des personnages de Chirico11 :
*
Je joue dans une arrière-cuisine, coin sombre ; je « lis » des vieux journaux en yiddish. Ma grand-mère (?) m’apprend à reconnaître une lettre, quelque chose comme « dalaith » (ou gimmel ? ou yod ?) dont la forme serait soit proche du delta grec :
soit analogue à deux croches :
Entrée de personnages s’extasiant sur ma facilité à apprendre (?).
*
Mon père est ouvrier serrurier. Il revient un soir de son travail et me donne une clé.
On sait au moins de ce souvenir qu’il fut nécessairement inventé, puisque mon père n’a jamais été ouvrier serrurier – encore qu’il soit exact qu’il fut, un moment, « tourneur sur métaux ». Son évocation et son développement constituèrent un des pivots de ma psychanalyse12, ce qui n’a rien d’étonnant ; mais ce fut, je crois, un pivot assez pauvre.
*
Souvenir d’école. L’école devait être quelque part rue des Pyrénées. Un jour, j’obtiens la croix, correspondant, je crois, à tant de bons points et assez difficile à gagner. Je suis heureux (du moins je le suppose). Sortie de classe. L’on se met en rangs dans les escaliers. Une bousculade. Un enfant devant moi tombe et m’accuse. La maîtresse m’arrache ma croix. Humiliation, désespoir ; sentiment d’injustice.
(Plusieurs années plus tard, à Lans, scène analogue : un enfant est enfermé dans une pièce pendant plusieurs heures ; je suis accusé par tous les autres13.)
(Ces souvenirs m’ont tellement troublé que je me demande encore aujourd’hui si je ne dois pas ici jurer que j’étais, dans les deux cas, innocent ; pour le deuxième souvenir, il convient d’ajouter ceci : quelques jours plus tard, je fus piqué par une guêpe à la cuisse et ma jambe enfla démesurément. Tout le monde y vit une manifestation de la colère divine : le bon Dieu m’avait puni.)
Il m’arriva un événement de cette sorte au cours d’une cure à Enghien pour la sinusite (affection chronique, dont je souffre précisément depuis quelques jours) : le premier soir, la femme chez qui l’on m’avait mis en pension (chambre à papier fleuri, lit haut, crucifix) me demanda si je faisais ma prière ; je répondis que non ; le lendemain matin, j’avais la moitié de la tête enflée : un moustique m’avait, pendant la nuit, piqué la paupière14.
*
Souvenir d’école. Au sortir d’une classe (ou d’une après-midi de dessin) je descends en courant la rue des Pyrénées, tenant à la main un dessin colorié que j’ai fait et qui représente un ours brun. Je cours et hurle quelque chose comme : « Ah ! les ours ! les ours ! » (ou : « Ah ! les oursons ! les oursons ! ») et suis extraordinairement excité. Je crois encore me souvenir du mouvement même de la course, tout au long de la pente de la rue des Pyrénées, gambadant ou sautillant, c’est-à-dire reprenant appel sur le pied où l’on vient d’atterrir, image difficile à préciser, et que je viens d’exécuter (et de faire exécuter à Thérèse15) dans la salle de la Meule : ce type de course est très répandu chez les enfants ; il est signe d’insouciance et de jeu…
Je me demande si mon enthousiasme ne fut pas brisé net. Par exemple : nul ne trouve mon dessin joli.
*
Un dernier souvenir, mais il n’a même pas pour cadre la rue Vilin. Ma mère m’accompagne à la gare de Lyon alors que je dois rejoindre ma tante à Villard par un convoi de la Croix-Rouge (j’ai cru que l’on m’avait mis le bras dans le plâtre pour faire croire que j’étais blessé, mais en fait je crois que j’avais le « droit » d’être expatrié, étant « fils de tué »). Ma mère m’achète un Charlot : « Charlot aviateur » ou « Charlot parachutiste » ; en tout cas, la couverture le représente en train de descendre en parachute.
Je sais, parce que ma tante me l’a dit, que je suis retourné une ou deux fois rue Vilin après la guerre, que j’y ai revu un garçon de mon âge qui avait été mon voisin et mon copain de jeux, que je suis allé jouer avec lui dans la rue cependant que ma tante, je suppose, parlait avec ses parents16 de l’arrestation de ma mère, des grands-parents, etc.
Ensuite, très longtemps, j’ai oublié jusqu’à l’emplacement de la rue ; je n’ai même plus su, consultant un plan de Paris, dire avec quelque précision dans quel quartier c’était.
Beaucoup plus tard, chez Pierre17, à Belleville, un jour où nous évoquions des souvenirs d’enfance (où il apparut que Pierre et moi étions presque voisins), j’ai appris que la rue Vilin se trouvait à quelques centaines de mètres de l’endroit où nous nous trouvions (rue de l’Ermitage) et, revenant rue de Quatrefages à pied, nous18 y sommes passés (c’était à peine un détour par rapport à notre itinéraire pédestre habituel) ; je n’ai, cette fois-là, rien reconnu (mais nous sommes restés assez peu de temps).
Jusqu’à ce que ce projet s’affirme, l’intention d’aller rue Vilin ne s’est pas précisée. J’appris par Pierre qu’on démolissait presque tout dans le quartier.
Mon premier voyage fut, je crois, en février19. Cette fois-ci, j’ai beaucoup mieux regardé et, en particulier, identifié la maison où je vécus. La porte du salon de coiffure est encore visible. Je ne suis pas rentré (n’ai pas osé) dans la cour ; l’endroit sautera sans doute dans les années qui vont suivre.
Photo de G. Perec enfant évoquée dans le texte 15.
1 En fait, Perec est né dans une maternité de la rue de l’Atlas, dans le dix-neuvième arrondissement de Paris. La rue Vilin se situe dans le vingtième arrondissement. Ces incertitudes sont répétées dans un passage du « Petit carnet noir », avant-texte de W ou le souvenir d’enfance : « Où ? À Paris. Pas dans le 20e, comme je l’ai longtemps cru, mais dans le 19e Dans une maternité sans doute : le nom de la rue m’échappe encore (je pourrais le retrouver itou dans un bulletin d’état civil) » – publié sous le titre « Je suis né » dans le volume du même nom, JSN, p. 9-14 ; également dans « En marge de W ou le souvenir d’enfance », dans Œ1, p. 779-791 – texte dont la fin évoque d’ailleurs le projet de Lieux : « Je recule peut-être devant l’ampleur de la tâche : dévider, encore une fois, l’écheveau, jusqu’au bout, m’enfermer pendant je ne sais combien de semaines, de mois ou d’années (12 ans, si je respecte la règle imposée par la rédaction des Lieux) dans le monde clos de mes souvenirs, ressassés jusqu’à la satiété ou l’écœurement. » En revanche, le début du chapitre vi de W ou le souvenir d’enfance rétablit la vérité : « Je suis né le samedi 7 mars 1936, vers neuf heures du soir, dans une maternité sise 19, rue de l’Atlas, à Paris, 19e arrondissement. »
2 Les approximations de dates sont ici surprenantes (et d’autant plus que, plus loin dans le texte, Perec ne se trompe pas) : de 1936 à 1942 ou 1943 donnent 6e ou 7e année (et non 8e ou 9e). Doit-on mettre cette erreur en relation avec l’importance du « 8 » telle que l’établit Perec au début du chapitre xxix de W ou le souvenir d’enfance : « À la rentrée [1944], j’allai à l’école communale et c’est cette année scolaire-là (peut-être le “cours élémentaire, deuxième année”, en tout cas l’équivalent de la huitième) qui constitue encore aujourd’hui le point de départ de ma chronologie : huit ans, huitième (comme n’importe quel autre enfant scolarisé dans des conditions normales), sorte d’année zéro dont je ne sais pas ce qui l’a précédée (quand donc, précisément, ai-je appris à lire, à écrire, à compter ?), mais dont je peux faire découler machinalement tout ce qui l’a suivie. » C’est vraisemblablement au printemps 1942 (David Bellos, qui s’appuie sur un témoignage de Bianca Lamblin, qui accompagna Perec et sa mère à la gare de Lyon, pense plutôt à l’automne 1941 – GPUVDLM, p. 77) que Perec quitte Paris pour Grenoble puis Villard-de-Lans (en tout cas, lui-même situe ce départ en 1942 à la fin des chapitres viii et x de W ou le souvenir d’enfance).
3 Surnom d’Ela Bienenfeld.
4 Dans une note du chapitre iv de W ou le souvenir d’enfance, Perec précise en outre : « Esther, ma tante, m’a raconté récemment qu’en 1939 – j’avais alors trois ans – ma tante Fanny, la jeune sœur de ma mère, m’amenait parfois de Belleville jusqu’à chez elle. Esther habitait alors rue des Eaux, tout près de l’avenue de Versailles. Nous allions jouer au bord de la Seine, tout près des grands tas de sable ; un de mes jeux consistait à déchiffrer, avec Fanny, des lettres dans des journaux, non pas yiddish, mais français. » Plus loin, au chapitre x, dans une partie intitulée « Le boulevard Delessert », Perec ajoute : « Mes parents travaillaient tous les deux, et aussi ma grand-mère. Dans la journée, c’était Fanny qui s’occupait de moi. Elle m’amenait souvent boulevard Delessert où habitaient ma tante et sa fille Ela. Je suppose que nous prenions le métro à Couronnes et que nous changions à Étoile pour descendre à Passy. C’est boulevard Delessert qu’Ela aurait entrepris de me faire monter sur une bicyclette et que mes cris auraient ameuté tout le voisinage. »
5 Druyes-les-Belles-Fontaines, dans l’Yonne, où habitait effectivement la mère de Paulette Perec, Joséphine Pétras.
6 Elle fut ensuite probablement retrouvée car elle se trouvait dans les papiers de Perec constituant aujourd’hui le Fonds Georges Perec de la Bibliothèque de l’Arsenal (FGP phot. 299). Voir sa reproduction à titre illustratif à la fin du texte.
7 Ces souvenirs sont également racontés, là aussi avec quelques différences, au chapitre x de W ou le souvenir d’enfance, sous le titre « L’Exode ». L’automobile rouge ressurgit dans « Un poème », texte qui termine le recueil La Clôture et autres poèmes (Œ2, p. 800).
8 Une note du chapitre viii de W ou le souvenir d’enfance précise : « Il s’agit de la Compagnie industrielle de Mécanique horlogère, plus connue sous le nom de “Jaz”. Ma mère y fut employée en qualité d’ouvrière sur machine du 11 décembre 1941 au 8 décembre 1942. »
9 Perec précise dans le chapitre viii de W ou le souvenir d’enfance : « Elle tenta plus tard, me raconta-t-on, de passer la Loire. Le passeur qu’elle alla trouver, et dont sa belle-sœur, déjà en zone libre, lui avait communiqué l’adresse, se trouva être absent. Elle n’insista pas davantage et retourna à Paris. On lui conseilla de déménager, de se cacher. Elle n’en fit rien. Elle pensait que son titre de veuve de guerre lui éviterait tout ennui. Elle fut prise dans une rafle avec sa sœur, ma tante. Elle fut internée à Drancy le 23 janvier 1943, puis déportée le 11 février suivant en direction d’Auschwitz. Elle revit son pays natal avant de mourir. Elle mourut sans avoir compris. » Il ajoute en note : « Nous n’avons jamais pu retrouver de trace de ma mère ni de sa sœur. Il est possible que, déportées en direction d’Auschwitz, elles aient été dirigées sur un autre camp ; il est possible aussi que tout leur convoi ait été gazé en arrivant. Mes deux grands-pères furent également déportés ; David Peretz, dit-on, mourut étouffé dans le train ; on n’a retrouvé aucune trace d’Aron Szulewicz. Ma grand-mère paternelle, Rose, dut au seul hasard de ne pas être arrêtée : elle était chez une voisine quand les gendarmes vinrent chez elle ; elle se réfugia quelque temps dans le Couvent du Sacré-Cœur et parvint à passer en zone libre, non pas, comme je le crus longtemps, en se faisant enfermer dans une malle, mais en se cachant dans la cabine du conducteur du train. » Sur les circonstances de l’arrestation de Cyrla Perec, de sa sœur Fanny et de son père Aron Szulevicz (nom que Perec écrit avec un « w » dans W ou le souvenir d’enfance en remarquant lui-même son erreur), voir Laurent Joly, L’État contre les Juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite, Paris, Grasset, 2018, p. 200-201 et 334-335, n. 32 et 33. L’auteur écrit notamment (p. 201) : « Probablement à la suite d’une délation, l’inspecteur Lazard découvre le 22 janvier 1943 qu’elle [Cyrla Perec] ne dort pas à son domicile mais, un peu plus loin dans la même rue, chez son père, Aron Szulevicz. Ce “simple motif” suffit à justifier l’arrestation de Cyrla, du père et de la sœur (Fanny, née en 1926) de celle-ci » (il était alors interdit aux juifs de dormir en dehors de leur domicile).
10 Voir le texte 4.
11 Le peintre italien Giorgio de Chirico, dans sa période surréaliste, représente souvent des personnages avec des têtes et des corps de mannequins de couture articulés.
12 Avec Michel de M’Uzan (voir le texte 5).
13 Ce souvenir est raconté avec plus de développement à la fin du chapitre xxvii de W ou le souvenir d’enfance
14 Cet épisode est également évoqué dans « Trois chambres retrouvées. III Enghien », dans PC, p. 28-29.
15 Thérèse Quentin, comédienne de cinéma et de théâtre, épouse de Marcel Cuvelier, qui mit en scène L’Augmentation de Perec (création le 26 février 1970 au théâtre de la « Gaîté-Montparnasse ») – pièce dans laquelle jouait d’ailleurs Thérèse Quentin. Le spectacle L’Augmentation fut travaillé au Moulin d’Andé. Voir Marcel Cuvelier, « L’ami théâtre », dans PGP, p. 150-155.
16 Perec écrit plus logiquement au chapitre x de W ou le souvenir d’enfance : « Il me semble qu’elle a parlé avec une des voisines de mes parents » (WSE, p. 693).
17 Pierre Getzler (qui, comme Perec le précise tout de suite après mais sans donner au fait toute son ampleur, eut une enfance en bien des points proche de la sienne – voir « Un de mes plus vieux amis s’appelle Pierre Getzler”. P.G. se souvient de G.P. », dans L’Herne, Georges Perec, 2016, p. 192-197).
18 À supposer que Pierre Getzler raccompagne Perec chez lui à pied, ce « nous » anaphorique peut désigner les deux amis ; avec une valeur plus déictique, il peut encore désigner Georges et Paulette Perec (puisque la rue de Quatrefages est leur adresse commune). Le texte 93 confirme que la seconde hypothèse est la bonne.
19 Voir le texte 4.