106. Saint-Honoré, réel 5
Dimanche 15 XII 74
Itinéraire
Avenue Junot
Rue Caulaincourt
Place Clichy
Rue de Clichy
Place d’Estienne-d’Orves (14 h 30) (Trinité1)
Rue Saint-Lazare (plus ou moins parallèle à la rue de Châteaudun2)
Rue Taitbout
Rue de Châteaudun
Rue du Faubourg-Montmartre
Passage Verdeau
Jouffroy
Panoramas
Rue Montmartre puis rue Feydeau
Rue Paul-Lelong (derrière les NMPP)3
Rue Notre-Dame-des-Victoires
Rue Vide-Gousset
Place des Victoires
Rue La Feuillade
Rue des Petits-Champs
Galerie Vivienne
Rue Vivienne (juste derrière la Bibliothèque nationale)
Rue des Petits-Champs
Rue Chabanais
Rue Cherubini
Rue Sainte-Anne
Passage Sainte-Anne fermé au bout
Passage Choiseul (vers 16 h)4
Rue Sainte-Anne
Rue Saint-Augustin
Passage Choiseul
Rue des Petits-Champs
Rue Ventadour
Pyramides
Saint-Honoré
201 |
Boulanger Pâtissier « La Porte Ouverte » (exceptionnellement ouverte) |
203 |
« La Ferme Saint-Roch » Portail en train d’être repeint |
205 |
« LIZ » (parfums) « Laiterie Parisienne »5 « Princesse Mary » (lingerie) |
207 |
« Marcel d’Aya » (chaussures) « Le Cristal » (café) |
209 |
Droguerie « Franquet » (ex « E. Millien ») « Aux Tuileries » (en démolition)6 |
302 |
« CIC » Pâtisserie « Saint-Roch » |
304 |
« Aux Beaux Fruits de France » Boucherie « Beltoise » |
306 |
? (ex « Franco-Suisse » !)7 Charcuterie « Saint-Roch » ? |
316 |
« Sandrine » « Honoré Tax Free » …« La Bonne Fourchette » |
Saint-Honoré
Le seul café ouvert est celui en face de la « Comédie-Française » (en travaux).
J’y bois un grand crème et mange deux tartines avant de revenir en métro à Jussieu.
Plusieurs magasins dont on peut penser qu’ils sont nouveaux, en particulier un duty free avec une enseigne partiellement en japonais.
Parmi les magasins reconnus : « Gargantua », le disquaire (« Plaisirs de la Musique »). Le tailleur ?
L’un des Borel est devenu un restaurant japonais (peut-être avant un « Wimpy »)8.
Emballage de sucre joint au texte 106.
1 Trinité est l’ancien nom de la place (et de la station de métro), que celle-ci tire de l’église éponyme qui y est située ; mais si la station de métro a conservé les deux noms (Trinité-d’Estienne-d’Orves), la place a perdu le premier. Perec fait donc peut-être ici entre parenthèses une remarque érudite sur la toponymie parisienne – ou bien, plus simplement, note la présence de l’église, le nom complet de la station, un repère pour désigner le quartier.
2 Plutôt dans son prolongement. Cette partie de l’itinéraire, pour le moins curieuse, est sans doute plus de l’ordre de la dérive que du déplacement utilitaire.
3 Cette nouvelle absence de continuité dans l’itinéraire montre peut-être que Perec le reconstitue de mémoire (éventuellement par segments et non exactement au fur et à mesure) ou en ne notant que des noms de rues qu’il a remarqués ou qui l’ont frappé. La figure de l’itinéraire ou le thème de la déambulation urbaine, importants chez les surréalistes, les situationnistes, les oulipiens et Perec, sont tout particulièrement illustrés chez ce dernier par Un homme qui dort ou les jeux sur Paris créés pour l’hebdomadaire Télérama (réunis dans Perec/rinations, Paris, Zulma, 1997). Les NMPP (Presstalis depuis 2009) sont les Nouvelles messageries de la presse parisienne, importante société de distribution de la presse écrite.
4 Biffé par Perec (puisqu’il n’a pas pu y accéder par là, le passage Sainte-Anne y menant étant barré).
5 Voir le texte 18, n. 16.
6 Dans le texte 16, il est précisé qu’il s’agit peut-être d’une papeterie.
7 Ce café-restaurant est d’une certaine importance dans l’histoire de Perec, d’où le point d’exclamation sans doute destiné à traduire sa réaction affective au constat de sa transformation (voir par exemple les textes 5 et 16 ; voir également le texte 126).
8 Voir le texte 2, n. 6.