31. Contrescarpe, réel 2
Contrescarpe
Avril 70
Lundi 13 avril
20 h.
« Chope »
D’après les lumières
rue Mouffetard après
Charcuterie
ADEP1
Boulangerie
« ISA Belle » magasin nouveau (modes)
Sur la place
« Arlette2 » : fermé ? blanchie
Juke : Moustaki : « Passe le temps3 »
puis immeuble en réfection
puis « L’Irlandais »
« Les Arts » avec nouveau panonceau
fourchette trident | |
couteau |
restaurant |
Rue du Cardinal-Lemoine (derrière mon dos)
« Boum 85 » vêtements
un jour encore
arbre non feuillu du tout
un peu de monde pas trop sur la place.
Le café est aux trois quarts plein même pas
Temps pluvieux
Place plus vieille
Ce n’est pas ça
(c’est moi qui)
Nothing more ?
Vendredi 17 avril 1970
Note sur la Contrescarpe du lundi précédent
C’est peu de temps après avoir reçu (plus de deux semaines après son départ) des nouvelles (indirectes) de S[uzanne] (en reportage dans les maquis portugais)4 que, pris d’un cafard subit, j’ai décidé de revenir à Paris, en profitant de la voiture de Maurice qui était venu passer quelques heures au Moulin.
Nous sommes partis vers 16 h. Avons attendu, une bonne heure, à Mantes, Michèle G[eorges], qui faisait une enquête sur la pollution atmosphérique. Passé un instant à L’Express. Maurice et Michèle ayant plutôt envie de rentrer, je profite de la Matra pour me faire conduire jusqu’aux abords de la Contrescarpe, pensant vaguement me débarrasser d’une tâche ce jour-là ressentie comme un pensum, puis aller voir Paulette ou, à défaut, Monique. Passe d’abord chez P[aulette]. N’est pas là. Me demande si je vais aller au cinéma « Monge » voir Les Contes de Grimm pour grandes personnes, pseudo-érotique allemand5. Décris en dix minutes la place de la Contrescarpe dont il n’y avait rien à dire, puis vais chez M[onique] M[artens] où je trouve, évidemment, Paulette et Francis, le récent ami de M[onique]. Nous dînons. Des endives braisées pouah et des macaronis miam miam. À la télé : Strangers when they meet 6, toujours aussi admirable. Je ne bois pas ; je rentre tôt. Ma nouvelle femme de ménage est venue pour la première fois et a fait un travail remarquable. Mon appartement deviendra bientôt vraiment habitable.
1 Voir le texte 11, n. 19.
2 Il s’agit du « cabaret Arlette Reinberg ».
3 Il s’agit de la chanson Il est trop tard (1969) dont chaque couplet se termine par : « Passe, passe le temps, il n’y en a plus pour très longtemps. »
4 En 1970, Suzanne Lipinska se rend en Guinée-Bissau (alors Guinée portugaise), où les Portugais mènent une guerre coloniale, pour y faire des reportages dans les maquis. Le « Supplément inutile pour servir à l’histoire de ma vie », rédigé le 25 avril 1970, donc peu après ce texte, mais inséré dans l’enveloppe du texte 41 (« Saint-Louis, souvenir 2 ») explique ce terme « indirectes ».
5 Film de Rolf Thiele (1969).
6 En fait Strangers when we meet (Liaisons secrètes), film de Richard Quine (1960).