20. Franklin, réel 1
Lieux
Franklin-Roosevelt
Mercredi 29 octobre 1969
20 h 15
(recopié le dimanche 2/11, 11 h Moulin)
Travaillé au CHU jusqu’à 19 h 50. Métro à Reuilly. Descendu à Franklin (rendez-vous ayant été pris avec Marcel pour un peu plus tard – vers 21 h chez lui)1.
Sur un banc juste en face de l’entrée du Figaro (mon souvenir était inexact, ou bien les bancs ont été changés ; en tout cas, leurs pieds ne suggèrent en aucune façon des pattes de lion2).
Froid. Vent. Bruit incessant.
Toutes les fenêtres du Figaro sont allumées.
Le F plumé resplendit.
Un grand drapeau français (je verrai plus tard qu’il y en a même deux).
Au second à droite, une longue rampe de néon éclaire une grande pièce.
Au premier, plafond à dorures, lambris peints ; une secrétaire (?) en robe bleue est assise près de la fenêtre.
Vers la droite, à côté, « Le Couturier ».
Puis « Pierre Jacy », Coiffure, Parfumerie.
De l’autre côté de la rue (?) (qui va vers Saint-Philippe-du-Roule), « Les Jardins de l’Élysée » (restaurant ?).
Publicités lumineuses pour :
Femmes d’aujourd’hui
Rémy-Martin
Izarra.
Palissades plus loin.
Il y a de même des palissades de chaque côté des Champs-Élysées, tout de suite après l’immeuble du Figaro à droite et après celui de Jours de France à gauche (des publicités dessus, mais je ne les ai pas notées3). J’ai froid.
Sur le rond-point, un parterre de fleurs (rouges ?) on dirait aussi des feuilles mortes ou des fleurs séchées.
Un autre banc, du même côté des Champs-Élysées mais plus loin, à peu près au niveau du Marché aux Timbres.
On a supprimé le manège.
À la place (?) entrée d’un parking souterrain.
Vue directe (non cachée par des arbres ou des constructions) sur toute l’esplanade jusqu’au restaurant (« Laurent » ?) et jusqu’au « Théâtre-studio Marigny ».
Devant l’immeuble du coin, les longues palissades (c’est l’immeuble voisin de celui où travailla un moment R[oger] K[leman] pour Vinco4) s’arrêtent à la hauteur du premier étage : le rez-de-chaussée et le premier ont l’air complètement éventrés, complètement vidés (on doit sans doute être en train d’y construire un pub ou un drugstore)5.
À défaut de manège, il reste les balançoires (et autour d’elle[s] les parterres d’arbustes ou de buissons ?).
Description bâclée, un peu.
Je lis quelques petites annonces d’appartement dans Le Figaro exposé6.
Images de quelques films (La Horde sauvage 7).
Je remonte les Champs-Élysées jusqu’à la rue Marbeuf (?) puis Pierre-1er-de-Serbie.
Puis rue Georges-Bizet chez M[arcel] B[énabou].
1 Ce début est absent du document de prise de notes.
2 Ce banc apparaît à plusieurs reprises dans la nouvelle « Les lieux d’une fugue » mais sans le détail des pieds en forme de pattes de lion (tout comme dans le texte 10, premier « souvenir » de ce lieu). Les bancs présents dans le film ne le montrent pas plus.
3 Parenthèse naturellement absente de la prise de notes puisqu’elle constitue une appréciation la concernant. « J’ai froid » : notation également absente. Jours de France : magazine spécialisé dans l’actualité des célébrités et les familles royales.
4 Roger Kleman travaillait comme « concepteur-rédacteur » dans une agence de publicité dont l’entreprise Vinco, qui fabriquait et fabrique toujours d’ailleurs du matériel de bureau métallique, était cliente.
5 Var. : « longues palissades devant l’immeuble du coin (celui qui jouxtait l’ex-Vinco ? où travailla Roger). Le rez-de-chaussée et le premier sont béants (complètement vides). À défaut de manège il reste des balançoires ». La prise de notes s’arrête ici.
6 Voir le texte 18, n. 14.
7 Western de Sam Peckinpah (1969).