88. Contrescarpe, réel 4
Lieux
Réel
7 août 72
18 h 30
Contrescarpe
« La Chope », « Les Arts » ouverts (bâche orange, glaces, Stella-Artois, soupe à l’oignon).
Entre le premier et le second de la maison sur la place :
« Maison « La Pomme de Pin » MCC1 »
Boucherie fermée.
« Contr’escarpe » ouvert, tables en terrasse, peu visible.
Clochards sur le terre-plein.
« L’Irlandais » ouvert.
Charcuterie (maison fondée en 1848) fermée.
« ADEP » (épicerie) (« Au Nègre Joyeux ») fermée2.
« Le Requin Chagrin ».
« Tuyen Minh » restaurant franco-vietnamien.
Du monde mais point trop.
Isolés lecteurs du Monde, France Obs 3, non-lecteurs devant des demis.
Petits groupes.
Étrangers ?
Plein de monde au bar.
Quelques voitures, pas trop.
Le café vaut 1,40 fr.
Au tout début de la rue du Cardinal, « Tina 8 » (quelque chose comme ça), énième magasin de chemises indiennes.
Ciel gris. Lourd.
Porteuses de filets à provisions : des yaourts, une baguette.
Entre la boucherie et « Les Arts », la boulangerie est fermée.
Celle de la rue Mouffetard est ouverte.
Presque pas de mouvements, id est vibrionnaire, la plupart des gens n’ont rien à faire, traînent, tournent.
Voiture d’auto-école.
Jeune femme et bébé en poussette.
Je les mets4.
1 Sur l’immeuble du 1 place de la Contrescarpe figure en effet l’inscription « Maison de la Pomme de Pin MCC » pour rappeler que se dressait ici, supposément fondé en l’an mil deux cents, le célèbre cabaret du nom (que certains situent d’ailleurs plutôt en face). Voir aussi le texte 11, n. 28.
2 Voir le texte 11, n. 19.
3 Il ne peut s’agir en 1972 que de lecteurs du Nouvel Observateur (hebdomadaire de gauche que Perec désigne ici par le nom qu’il eut de 1954 à 1964).
4 « Je les mets », c’est-à-dire « les bouts » : je m’en vais.