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58Contrescarpe
60Mabillon

59. Assomption, souvenir 3

juin 1971

Lieux
Juin 1971
Souvenirs de la rue de l’Assomption

Paris, le 3 août 1971

Je n’ai presque plus l’occasion de passer rue de l’Assomption. Il faut pour cela, ou que j’aille voir ma tante, ce que je fais très rarement (la dernière fois, me semble-t-il, ce fut vers Noël 70, avec Sylvia et Philippe, pour dîner : nous y allâmes en voiture, mais sans passer par la rue de l’Assomption1), ou que j’aille à la maison de l’ORTF (profitant souvent de cette occasion pour précisément rendre visite à ma tante – mais, la dernière fois, ce dut être en février ou mars, pour une émission assez bâclée de Charbonnier avec Roubaud, Butor et Todorov2, et nous allâmes ensuite boire un pot, et plus longuement, Todorov et moi, au « Bedford Arms », pour une de ces conversations presque enfin libérées telles que peuvent en avoir des gens qui ne se connaissent pas beaucoup (et qui commencent à avoir un tout petit peu trop bu) –, ou, évidemment paradoxalement (méta-logiquement), pour la « décrire », une fois par an : en novembre, l’année dernière, avec Christine qui prit des photos3.

Il n’y a plus grand-chose à dire sur la rue de l’Assomption. Il y a toujours des Smith au n° 6 (ou 8), toujours des Jaulin au 14 ou 16, peut-être encore des Rigout au 54 (ou 58 ?). Je n’ai jamais connu personne sur le côté impair, sinon, pour un temps bref, Duvignaud (un père !).

Le cinéma « Caméra » a disparu, comme a disparu la galerie « Allendy » Colette où je vis pour la première fois des tableaux de Klein4.

C’est à peine si je garde le souvenir de la Maison des étudiantes de la rue du Docteur-Blanche où Marie-Claire H[erpin] fut interne une année (l’année même de notre éphémère et platoniarde liaison)5.

C’était une rue provinciale ; elle est maintenant, d’année en année, plantée d’immeubles neufs, luxueux et laids, avec des faux jardins, des fausses perspectives.

Itinéraire analytique

Partir de vil(a)in

et parvenir à l’assomption

Partir du V = W

Arriver à l’A, son envers

Le petit a, le grand Tas, etc.

AV : A veu : Aveu : Aveu nu = Avenue

Frankly rouse svelte

Franc enclin roux svelte

 (roux = juif ?)
(svelte = droit, jut ! juste (ju(s)te)

 

NOTES

1 Sylvia et Philippe : voir le texte 57, n. 2. La tante de Perec, Esther Bienenfeld, habite alors boulevard de Beauséjour.

2 L’agenda de Perec pour l’année 1970 inscrit cette émission non en février ou mars mais au lundi 30 novembre de la même année : « 21 h 15 : ORTF Charbonnier Roub[aud] But[or] Tod[orov] Studio 116 porte D Raynouard 1er étage » (FGP 23, 90, 53) – diffusée pour la première fois le 22 janvier 1971, elle est disponible sur le site de France Culture où cette date est donnée ; le catalogue de l’INA précise quant à lui : « Sciences et Techniques / Les techniques en littérature », émission enregistrée le 23 mars 1970 et diffusée pour la première fois le 27 mars de la même année (ce qui coïncide avec le souvenir de Perec dans ce texte 59 mais non, bizarrement, avec son agenda). Voir aussi le texte 13, n. 14. L’épisode du « Bedford Arms » est déjà évoqué à la fin du texte 47.

3 Voir le texte 46.

4 Pour le « Caméra », voir le texte 3, n. 3. Pour la galerie « Allendy », voir le texte 3, n. 4 et 7.

5 Il s’agit plus précisément du Foyer des lycéennes de la rue du Docteur-Blanche (voir le texte 17, n. 17). Sur la liaison entre Perec et Marie-Claire Herpin, voir également le texte 17.

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